Pas de Guerres Saintes sur nos corps

L’attaque à Charlie Hebdo, “journal irresponsable”, c’est un événement dramatique; il s’agit d’une attaque directe contre la liberté d’expression et la liberté de presse, une tragédie qui a provoqué la mort de 12 personnes.

Qui a tiré sur le bureau de la rédaction du journal et après, dans la rue, avec une kalashnikov ? Faisaient-ils partie des franges de l’islam radical et armé? Jihadistes de retour? Terroristes “home-made” ou importés? On ne le sait pas encore, mais nous avons des certitudes.

Charlie Hebdo c’est un journal satyrique, expression d’une culture libertaire qui a toujours refusé l’idée qu’il puisse y avoir n’importe quel thème tabou, dont la satyre ne devrait pas s’occuper. On imagine bien déjà la réaction à ce qui s’est passé; on imagine la façon dont la mort de journalistes qui se sont battus, de manière souvent controversé, pour la liberté d’expression, sera exploitée par ceux qui diront “on est sous attaque”, “on est en guerre”, “ce sont les croisades qui reviennent

“.

Et nous, on utilisera tout le souffle qu’on a dans le corps pour dire: non, on n’est pas en guerre, du moins on n’est pas en guerre nous «européens et blancs» contre les communautés migrantes qui vivent avec nous dans les métropoles d’Europe. On dira qu’on est en guerre contre le fascisme de toute matrice, et pour cette raison on est à côté des partisans du Rojava qui se battent contre l’iss et également à côté des jeunes dans les places des printemps arabes.

Il faut crier que la seule guerre qu’il y a dans nos villes est contre ceux qui imposent la pauvreté et la misère pour tou-te-s, migrant-e-s et indigènes, dans les périphéries des métropoles et dans les provinces de toute l’Europe.

On verra des chacals tel que Salvini en Italie (Lega Nord) ou Marine Le Pen en France, lancer leurs slogans hyper-violents, leurs soldats agir dans l’ombre ou à la lumière du soleil pour commencer leurs croisades. Nous devrons lutter pour que les jeunes prolétaires des banlieues de nos villes ne s’enrôlent pas dans n’importe quelle guerre sainte, qu’elle soit la guerre d’un calife ou imam ou qu’elle soit celle des fascistes, des “leghisti” ou des islamophobes.